“J’ai toujours vécu à la limite entre deux mondes.”
Né d’une mère ojibwée et d’un père anglais, Trevor, qui s’identifie comme bispirituel, est une personne calme et timide. Il joue pourtant un rôle très public dans la lutte mondiale contre le VIH et le sida.
“J’ai reçu un diagnostic de VIH en 1990. Pour composer avec la nouvelle, j’ai dû entreprendre un voyage personnel très riche en émotions. En tissant des liens avec ma communauté autochtone, les Mississaugas de la New Credit First Nation, j’ai trouvé la force dont j’avais besoin pour surmonter l’isolement et la stigmatisation. Reprendre contact avec mes racines autochtones s’est avéré être une expérience spirituelle pour moi. Durant mon processus de guérison, j’ai d’ailleurs eu recours à la médecine traditionnelle autochtone, en plus de la médecine conventionnelle. J’ai eu la chance immense d’avoir le soutien de ma famille et des membres de ma communauté lorsque je leur ai annoncé que j’étais séropositif. Ce privilège-là n’est pas donné à tout le monde. ”
“La capacité d’aider à faire une différence dans le monde, nous l’avons tous.”
Un jour, un aîné de la réserve m’a dit que lui et les autres croyaient que j’occuperais éventuellement un poste public et partagerais mon histoire sur la scène internationale dans le contexte de la lutte contre le VIH et le sida. Je ne pensais pas avoir la tête de l’emploi. J’ai exprimé mes inquiétudes à cet aîné, qui m’a répondu “Qui d’autre que toi serait mieux placé pour le faire? Si tu n’as pas de réponse à cette question, c’est que le rôle te revient.”
Les mots de cet aîné résonnent en moi depuis ce jour.
Malheureusement, bon nombre des personnes touchées de façon disproportionnée par le VIH sont membres des Premières Nations et des communautés métis et inuits du Canada.
“Je veux que vous sachiez que nos communautés autochtones sont fortes et résilientes. À l’intérieur et à l’extérieur des réserves, des jeunes et des moins jeunes jouent un rôle déterminant dans la prévention du VIH.”
Aujourd’hui, Trevor agit comme activiste, bénévole et consultant sur la scène internationale de la lutte contre le VIH et le sida. Il est coordonnateur du Groupe de travail international autochtone sur le VIH et le sida du Réseau canadien autochtone du sida (CAAN), membre du conseil d’administration du Réseau mondial des personnes vivant avec le SIDA (RMP+) et président du conseil d’administration de l’organisme 2-Spirited People of the 1st Nations à Toronto. Il a aussi eu l’honneur de compter parmi les deux seuls délégués nord-américains de la délégation des ONG du Conseil de Coordination du Programme de l’ONUSIDA.