Avant d’être accueilli par Sanctum, Ian n’avait pas vraiment eu à faire avec le système de soins de santé, à l’exception de quelques hospitalisations d’urgence
Quitter l’unité des soins intensifs sans autorisation médicale après avoir subi une ventilation assistée est une réalité qu’il a connue à de nombreuses reprises. Plusieurs années de dépendance, d’itinérance et d’instabilité avaient jusqu’alors empêché une prise en charge médicale réussie de son VIH.
À l’âge de 27 ans, sans domicile fixe, Ian souffrait de graves problèmes de dépendance. Il n’avait pas accès à du soutien médical ou social pour l’aider à composer avec la complexité grandissante de sa santé précaire. Il avait une numération des lymphocytes CD4 de 40 et une charge virale de près de 500 000, et ne suivait pas de traitement antirétroviral. Son corps, qui pesait à peine 100 livres, était ravagé par le VIH et une affection pulmonaire chronique qui n’avaient jamais été traités. On disait de lui qu’il était en “phase terminale .”
Si la mission de l’organisme Sanctum répondait à chacun de ses besoins de santé, on doutait qu’il puisse y être hébergé suffisamment longtemps pour profiter des bienfaits que sa participation au programme et la stabilité offerte pourraient lui procurer. Ian a fait son entrée chez Sanctum en novembre après avoir longuement hésité, affirmant qu’il ne resterait pas. Ce n’est pourtant pas ce qui est arrivé. Un jour, il a lancé au personnel en riant qu’il ne comprenait pas ce qui clochait chez lui. Curieux, les employés lui ont demandé de s’expliquer : "Je ne comprends pas, je ne suis pas encore parti ", a-t-il rétorqué.
Pendant son séjour, Ian a dû quitter Sanctum une semaine pour retourner à l’hôpital. À son retour, il a immédiatement pris l’infirmière dans ses bras, en lui disant : “Merci d’avoir pris soin de moi.” Plus tard cette journée-là, l’infirmière lui a demandé comment il allait. Elle a obtenu la réponse suivante : “Bien.
“Je suis heureux d’être ici – c’est le premier endroit de ma vie dont je n’ai pas envie de me sauver.”
Il n’arrivait toutefois pas à dire pourquoi il se sentait ainsi. Il a ajouté :
“Je ne suis pas encore sûr de comprendre, mais je pense que c’est parce que vous prenez soin de moi.”
Ian est non seulement resté, mais il a également surpassé toutes ses attentes et celles du centre. Quand il s’est rendu compte que le personnel de Sanctum était derrière lui, qu’il pouvait être lui-même, peu importe l’état dans lequel il se trouvait, que quoi qu’il fasse, un lit douillet, trois repas par jour, des amis et des employés qui s’en faisaient pour lui et qui ne le jugeaient pas l’attendaient, sa santé physique et mentale a commencé à grandement s’améliorer.
Les objectifs initiaux de Ian à son arrivée chez Sanctum étaient de se procurer des dentiers et de recouvrer la santé. En seulement trois mois, il en a fait tellement plus! Il a subi les traitements dentaires dont il avait besoin, puis trouvé un médecin de famille, un spécialiste en VIH et un gestionnaire de cas. Il a aussi entrepris un traitement antirétroviral, qui lui a permis d’atteindre une charge virale quasi indétectable et une numération des lymphocytes CD4 de 170. Il a commencé à recevoir des soins ambulatoires et a mis fin à sa consommation de drogues, a obtenu un logement stable et a réussi à reprendre la garde de ses enfants, qui avaient été placés en famille d’accueil.
Il participait aux activités organisées par le personnel : il faisait de la pâtisserie et contribuait à la préparation des repas. Rapidement, il est devenu une véritable figure de leadership. Ian est arrivé chez Sanctum complètement seul et il est reparti avec ce qu’il appelait “sa famille.” Il a beaucoup appris durant son court séjour au centre et a laissé une trace indélébile dans le cœur de ceux et celles qui ont eu le privilège de travailler avec lui. Il leur a montré que l’amour, les soins et l’acceptation peuvent aider même les gens les plus fragiles à se refaire une santé.
Ian travaille maintenant chez Sanctum à titre de pair-mentor, où il offre conseils et soutien aux résidents.