“你好. Originaire de Hong Kong, j’ai immigré au Canada dans ma jeune vingtaine. J’ai contracté le VIH en 2003, alors que j’étais âgé de 25 ans.”
« Même si je ne savais pas ce qu'était l'homophobie, j'ai été intimidé parce que j'étais différent à Hong Kong quand j'étais jeune et aux États-Unis quand j'étais adolescent. En 2000, ma famille a déménagé au Canada et j'ai dû interrompre mes études postsecondaires. C'est à ce moment-là que j'ai commencé à explorer la vie en tant que jeune homme gai et en tant que nouveau venu. Même si tout ce que j'ai toujours voulu, c’est l'amour, j'ai souvent été rejeté par d'autres hommes gais, et j'ai à mon tour intériorisé le racisme sexuel et la xénophobie auxquels j’étais confronté tous les jours. »
« En tant qu'Asiatique queer qui voulait s'intégrer, mon désir d'entrer en contact avec d'autres hommes m'empêchait de pratiquer le sécurisexe, même si j'avais reçu une éducation à ce sujet. L'été précédant mon diagnostic d’infection par le VIH, on m'a initié à la méthamphétamine en cristaux et à ce qu'on appelle le Party-and Play (PNP) ou le chemsex. »
« Après avoir reçu un résultat positif à un test de dépistage du VIH en janvier 2003, je suis tombé dans une dépression profonde qui m'a amené à rester à la maison pendant six mois. J'ai également commencé à consommer de l'alcool et des drogues pour faire face à ma séropositivité. J'avais honte de mon statut et je n’accédais pas aux services régulièrement. Ma consommation d'alcool et de drogues s'est intensifiée au point de passer aux drogues injectables au cours des années suivantes. Lorsque j'ai terminé un programme de traitement pour toxicomanie aux Services arc-en-ciel du Centre de toxicomanie et de santé mentale (CAMH) en 2010, j'ai également appris que j'avais obtenu un résultat positif au test de dépistage de l'hépatite C.
« Je pensais que ma vie était finie quand j'ai reçu le premier diagnostic, et qu'il n'y avait plus d'espoir ni d'avenir pour moi. Aujourd'hui, je vois ma séropositivité et la vie avec le VIH comme des expériences qui m'ont rendu plus fort et m'ont permis de devenir qui je suis.
« Par la suite, je suis retourné à l'école parce que je souhaitais utiliser mon vécu en tant que personne vivant avec le VIH/VHC et la toxicomanie pour aider d’autres personnes. J'ai commencé à faire du bénévolat à l'Asian Community AIDS Services (ACAS) et je me suis joint au Committee for Accessible AIDS Treatment et à l'Ontario AIDS Network. En 2011, j'ai commencé à travailler à l'ACAS, un endroit où j'ai passé ma dernière décennie et que je considère comme mon deuxième chez-moi. Pendant ce temps, j'ai obtenu un diplôme en travail social du Collège George Brown, puis un baccalauréat et une maîtrise en travail social de l'Université Ryerson. » « Pour moi, l'ACAS est un endroit où je suis accepté tel que je suis : un immigrant asiatique de première génération vivant avec le VIH, une personne qui a consommé ou s'est injecté des drogues, et un utilisateur de services de santé mentale. »
« Pour éliminer l’infection par le VIH, nous devons éradiquer la stigmatisation liée au VIH. En plus d'élargir le dépistage, le traitement et les soins, nous devons continuer à investir dans la recherche et les programmes qui soutiennent les personnes vivant avec le VIH et les populations prioritaires les plus touchées par le VIH. Nous devons aussi savoir que la clé pour mettre fin au VIH est de parvenir à l'équité en matière de soins de santé.
« Je veux que tout le monde sache que si vous découvrez aujourd'hui que vous êtes séropositif(-ive), vous pouvez vivre une vie saine et normale tant que vous suivez un traitement contre le VIH. Avec #iégalei, nous savons maintenant qu'une personne vivant avec le VIH qui suit un traitement efficace ne peut pas transmettre le virus par voie sexuelle. Si vous consommez de la drogue, il existe des moyens de le faire de façon plus sécuritaire pour réduire les méfaits.
Au cours de la dernière décennie, Christian a travaillé auprès de nouveaux arrivants et réfugiés racialisés vivant avec le VIH et des membres des communautés LGBTIQ2S+ dans la région du Grand Toronto. En tant qu’activiste dans la lutte contre le VIH et mobilisateur communautaire, il a cofondé deux réseaux de personnes vivant avec le VIH (PVVIH) : le Réseau canadien des personnes séropositives (RCPS) et Ontario Positive Asians (OPA+). Christian est un défenseur de l'équité en matière de soins de santé et un intervenant en réduction des méfaits qui a aidé à rédiger la Déclaration communautaire de Paris pour une participation accrue et constructive des principales populations affectées dans la lutte mondiale contre le VIH. En 2016, Christian a été choisi par le gouvernement canadien pour représenter la société civile au sein de la délégation canadienne à la Réunion de haut niveau des Nations Unies sur l'élimination du sida. Il a reçu le Prix de la personne vivant avec le VIH/sida (PVVIH) de l'Ontario AIDS Network (OAN) en 2017 et le Prix Poz-TO en 2018.